DESCRIPTION GLOBALE : Natalya est une fille assez paradoxale : elle voudrait avoir des amis mais elle aime embêter tout le monde. Enfin, embêter. Harceler plutôt ? Epier ? Suivre ? Jusqu’à sa chambre ? Faire peur ? Pour rigoler ? Trop ? Beaucoup trop ?
… La poltergeist a un humour plutôt douteux et ses blagues de mauvais goût ne font rire personne. On dirait qu’elle ne pense qu’à s’amuser, et elle finit par effrayer les autres. Résultat, elle reste seule – personne ne veut être ami avec elle, ça se comprend. Qui voudrait être toute la journée avec une pareille chipie qui vous fait des croches-pattes rien que pour le plaisir de la chute ? Pourtant elle ne fait pas franchement exprès. Mais elle cherche, il faut bien l’avouer…
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Natalya, c’est un bonbon au piment. Une petite terreur dans un corps de poupée. En effet, rien dans son apparence ne peut laisser penser à quelqu’un d’aussi… Excentrique.
• De longs cheveux blancs encadrent son visage, rond et clair. Sa petite taille, ses pommettes rehaussées et ses yeux rieurs la font largement passer pour plus jeune qu’elle ne l’est déjà ; ses formes inexistantes rajoutent également à son air enfantin.
Si l’on en restait là, on pourrait penser que Natalya est une jeune fille d’apparence assez banale, à part peut-être pour la teinte particulière de ses cheveux. Mais ajoutez à cela la race à laquelle elle appartient, ses habits et des yeux rouges sang la faisant cruellement ressembler à une albinos – alors qu’il n’en est rien. L’apparence de la fantôme est au moins tout aussi étrange que son comportement mais, comme je l’ai dis tout à l’heure, les points communs s’arrêtent là.
• Vous verrez toujours la jeune biélorusse dans une robe rouge sombre de l’époque victorienne un peu inquiétante, avec un petit chapeau de la même couleur, attaché à sa tête à l’aide d’un long ruban.
Natalya, elle aime les froufrous et les volants. A cause de ça, certains la qualifient de « lolita » - ces filles qui se trémoussent dans la rue avec de grandes robes pas discrètes.
Vous ne voyez aucune différence avec elle ? Pff ! Pourtant la façon dont elle s’habille est une tradition chez sa famille, et chez les fantômes en général d’ailleurs ! Sérieusement, vous vous voyez faire peur à quelqu’un avec une minijupe rose et un débardeur ?!
HISTOIRE : • Natalya c’était un peu l’enfant terrible de sa famille. Vous savez, chez les scandinaves on rigole pas, et dans une famille de spectres scandinaves, encore moins.
Parce que oui, je préfère le dire tout de suite – les fantômes ne sont pas des cadavres humains. Ce sont une race à part entière. Seulement, ils sont plus ou moins reliés à la mort, et quand un humain meurt, un spectre apparaît et fait son boulot : harceler les proches du défunt. Et comme il a une apparence plutôt humaine, ça crée des confusions et des idées préconçues.
• Tout ça pour dire que les Kovaleski prenaient leur travail à cœur – même notre poltergeist. Mais disons qu’elle avait pour habitude de sortir des sentiers battus et de ne pas suivre les ordres de ses parents à la lettre. Au lieu de rester planquée et de faire discrètement peur à sa cible, comme tout bon fantôme devait le faire, elle ne se cachait pas le moins du monde et apparaissait à la vue de tous -puisqu'à son âge elle ne peut pas encore devenir invisible, ça n'aide pas-. Par exemple, ce sont des spectres comme Natalya que vous voyez à la télévision. Des imprudents et des hérétiques qui ne tiennent pas compte des règles qui régissent leur monde.
• On aurait facilement pu comparer la biélorusse à une adolescente qui ferait sa crise. Sa famille entière la regardait de travers, et elle avait même l’impression qu’on disait d’elle dans son dos. Ses parents essayaient bien de la plier aux règles, mais rien n’y faisait ; elle ne comprenait pas pourquoi ils s’en faisaient pour si peu. L’honneur de la famille ? Pff ! Elle s’en moquait bien !
• Natalya était comme le vilain petit canard, et elle n’aimait pas ça du tout. Elle n’était pas triste –on parle de Natalya quand même-, mais elle ressentait comme le besoin de fuir cet endroit, ces gens ; sauf que c’était impossible. A l’époque, elle avait tout-de-même 12 ans. Où espérait-elle aller ? Alors, la fantôme prenait sur elle, et sentait peser sur ses épaules les six années qui lui manquaient avant sa majorité.
• Qu’on juge de sa joie et de sa surprise quand l’oracle vint frapper à la porte du manoir ! Natalya, du haut de son mètre-quarante, l’avait regardé avec de grands yeux émerveillés. Cet homme lui semblait comme sorti d’un rêve. L’endroit dont il parlait aussi. Une île du Pacifique, un pensionnat où elle n’aurait plus de règles idiotes à respecter –enfin presque-… C’était comme un vent frais qui venait souffler sur sa petite vie monotone. La jeune poltergeist flottait sur un petit nuage ; jusqu’à ce que ses parents, étant loin d’accepter l’idée que leur fille –aussi étrange soit-elle- parte à des milliers de kilomètres d’eux, répondirent à l’oracle par une formule polie avant de lui claquer la porte au nez.
• Vous vous doutez que Natalya a mis longtemps à s’en remettre – en fait elle ne s’en ait jamais remis. Sa relation avec ses parents, qui était déjà tendue, vira à la catastrophe. Elle ne leur parlait plus, et les seules personnes qui osaient encore venir la voir étaient sa sœur et son frère, eux aussi poltergeists.
Encore une fois, Natalya n’en ressort pas avec des traumatismes liés à son enfance ou des problèmes de sociabilité. Juste une haine profonde envers ses parents…
• Et évidemment, quelques jours plus tard, l’oracle est revenu à la charge, avec le même discours. La petite fantôme avait les même étoiles dans les yeux. Les parents avaient le même regard perplexe.
Tout s’est passé exactement de la même façon. Enfin presque. La mère ouvrit la bouche pour répondre au jeune oracle, mais avant qu’elle ait pu dire quoi que ce soit, elle fut coupée par un retentissant:
« J’y vais ! »
La jeune femme et son mari baissèrent les yeux vers leur fille, comme choqués d’un tel affront. Ils la connaissaient. Ils savaient qu’elle pouvait répondre, provoquer, désobéir et agir comme bon lui semblait.
Mais ils ne la croyaient pas effrontée au point d’accepter une proposition de la part d’un parfait inconnu. Surtout une proposition aussi folle.
La petite courut jusqu’à l’homme, qu’elle voyait comme un sauveur, une échappatoire à son quotidien. Il pouvait lui mentir, ce pensionnat pouvait ne pas exister, il pouvait être un délinquant de la pire espèce que Natalya le croyait quand même. Elle prit sa main, lui sourit gentiment et jeta un dernier regard à ses parents.
« Natalya ! »
Son père avait dit ça d’un ton si désespéré, et sa mère avait un regard si triste qu’ils auraient émus n’importe qui. Sauf leur propre fille.
C’était bête. Elle les connaissait aussi.
La fillette leva les yeux vers l’oracle.
« Tu veux vraiment y aller ? »
Elle hocha doucement la tête et serra sa main plus fort.
« Je sais que je serai mieux là-bas. Mes parents vont s’en remettre. Je les connais, vous savez. »
Un long soupir s’échappa des lèvres du jeune homme. Il murmura quelque chose à propos de son travail.
Et tout deux partirent, laissant derrière eux le couple en pleurs.
« Ils s’en remettront. »
• Dans le taxi, puis sur le bateau, l’oracle lui parla d’Abberline. Là-bas, de jeunes personnes descendant de créatures légendaires apprenait à découvrir leurs pouvoirs. Et visiblement, Natalya était assez spéciale pour intégrer le pensionnat.
« J’ai rencontré des anges, des goules, des vampires, des fées, des génies.. »
La poltergeist l’écoutait sagement, regardant l’océan qui roulait en dessous d’eux. Elle ne pensait plus à ses parents, bizarrement. Peut-être se le refusait-elle ? Ils faisaient déjà parti du passé. Ils n’étaient, pour elle, plus qu’un mauvais souvenir.
« Je n’ai jamais vraiment eu l’esprit de famille »
, avait-elle dit à l’oracle quand ils étaient arrivés sur le quai d’embarquement.
Le capitaine tira un coup de sifflet, et Natalya se tourna vers l’horizon.
« Alaria en vue ! »
•••
• Sa première année au pensionnat ne s’était pas particulièrement bien déroulée – mais pour la poltergeist, s’était un an de rêve. Elle n’avait pas vraiment d’amis, seulement des relations à force de… Solliciter certaines personnes, mais rien que la sensation de recommencer sa vie la motivait. Natalya redécouvrait le bonheur.
Et les deux autres années passèrent de la même façon.
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Sujet: Natalya Kovaleski • 
