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 [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost

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Seiichi Hasegawa

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MessageSujet: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyMar 7 Oct - 4:17

La réceptionniste fixait Seiichi et Seiichi fixait la réceptionniste. Entre eux, au-dessus du mur, un écriteau annonçait l'interdiction complète de fumer à l'intérieur de l'hôtel. L'oracle ne parlait pas un mot de Russe, et il n'avait pas envie de s'y mettre. Il n'éteindrait pas sa cigarette, qu'elle aille voir ailleurs s'il y était.

Bon sang, il n'avait pas ce job depuis trois mois et il avait déjà besoin de forcer le passage. Ce n'était pas grave, il aimait ça. Les lettres d'Abberline ouvraient toutes les portes. Enfin, c'est ce qu'on lui avait dit. On ne lui avait pas parlé des salles d'attente, des officiers à payer en douces, des scientifiques à corrompre, du désespoir des enfants, de la misère des adultes. On ne lui avait pas dit qu'il aurait parfois à se battre, physiquement, à s'enfuir un gamin dans les bras ou à assommer un adolescent pour le faire monter à bord du bateau qui repartait vers Alaria. Mais c'était son travail, maintenant, et bons dieux, qu'il aimait ça.

Car il les sentait. Il les ressentait. Tous ces enfants, tous ces pouvoirs, toutes ces créatures encore inconnues. Ils le démangeaient ; ils l'appelaient de loin ; ils criaient son nom de leurs milliers de voix silencieuses, de tous leurs souhaits réunis, de leur désir d'enfin trouver un chez-eux. Et Seiichi était l'Oracle, le Passeur, Charon sur le Styx. Il les emmènerait au-delà de leur potentiel que l'humanité restreignait, sur Alaria où ils pourraient vivre pleinement.

C'était vivifiant, c'était édifiant ; c'était sa vie. Et il ne reculerait devant rien, aucun effort et aucune fatigue, pour permettre à ces jeunes de trouver un avenir et à ses recherches de progresser. Même s'il devait, parfois, éteindre sa cigarette sous le regard triomphant d'une réceptionniste d'hôtel russe. Il ne lui restait qu'une latte, de toute façon, et la personne qu'il était venu voir en valait la peine. Autant la fumer dehors et qu'on lui foute la paix.

Oh oui, c'était un cas si intéressant et si tragique – Svanhildr, fille d'Alvin et seule survivante de l'éruption qui avait englouti son village. Ses facultés de résilience et son absence de trauma visible inquiétaient, émerveillaient et épuisaient la communauté scientifique depuis maintenant plusieurs années.
Seiichi en avait entendu parler en surfant le web depuis l'installation pirate qu'il avait mis en place au milieu de sa scolarité. Le débit était bas et les photos de mauvaises qualités, mais il l'avait vue claire comme l'eau des torrents islandais – une valkyrie. Une créature. Un autre enfant perdu à sauver. D'autres cas plus urgents l'avaient tenu éloignée d'elle, mais il avait dévoré tous les articles parus à son sujet. Svanhildr, seize ans, un mystère ? Vraiment, ces humains étaient bien bêtes.

Ah, il était nerveux. Il la sentait si proche, et pourtant si lointaine. Ces moments juste avant les rencontres étaient les pires. Pourrait-il la convaincre ? Il n'avait pas vraiment envie de se mesurer physiquement à elle. Son intégrité physique lui était quand même relativement importante, en fait. Bon, allez, une autre cigarette.

Seiichi ressortit sur le parking de l'hôtel, ignorant encore une fois les regards étonnés de la population locale. Ils n'avaient pas l'habitude des Japonais borgnes aux cheveux d'argents ? Tant pis, ça lui était bien égal. Il roulait le tabac entre ses doigts fins et manqua de le lâcher lorsqu'il aperçut une deuxième silhouette aux cheveux clairs. Elle ? Ici ? Si près de lui ? Non ! Quel idiot.
Il termina de préparer sa cigarette et l'alluma d'une allumette. Étrangement, le fait de voir l'objet de son attention assise à un mètre de lui, la clope au bec, le mettait extrêmement à l'aise. En piste, Seiichi, en piste.

Le jeune homme s'approcha de l'Islandaise et annonça sa présence par un raclement de gorge. Son aura de Céleste le troublait, maintenant qu'il la voyait de face – comme si elle allait lui sauter à la gorge, ou s'envoler sous ses yeux ébahis. Mais lui aussi n'était pas humain ; et sous son vieux manteau de cuir, ses chaussures de marche, son jean élimé et son pull du secours populaire, il reste l'enfant d'un griffon.

« Mademoiselle Alvinsdottir, bonsoir. Je m'appelle Seiichi. Je suis venu vous parler des Valkyries. » Annonça-t-il dans un Anglais compréhensible mais à l'accent approximatif.


Dernière édition par Seiichi Hasegawa le Dim 19 Oct - 15:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyMar 7 Oct - 19:25

Spoiler:


La journée avait été rude pour les scientifiques, la conférence avait été un échec cuisant. En effet Svanhildr s’était montrée mutique et amorphe. En cause, la forte dose d’anxyolitique qu’on lui a administré la nuit précédente. Son sommeil fut particulièrement agité, si ce n’est violent. Elle avait hurlé, supplié qu’on l'emmène, divaguant à propos d’un homme aux cheveux argentés. Mais de tout cela, elle ne se souvient de rien et personne ne lui en as parlé. Juste des traces sur ses poignets, des contusions, signe qu’on l’avait immobilisé violemment. A vrai dire, elle s’en foutait. L’islandaise était là, assise, fumant sa menthol et se délectant de ce détachement absolu. Les yeux rivés sur le sol, une voix la ramène en Russie.

« Mademoiselle Alvinsdottir, bonsoir. Je m'appelle Seiichi. Je suis venu vous parler des Valkyries. »

Sonnée. C’était si rare que l’on s’adresse à elle directement, qu’elle en avait oublié ce qu’était une interaction sociale. Analyser le propos dans un premier temps. Valkyries, elle connaît ça, sa mère lui comptait les légendes de ces guerrières. Qu’est ce qu’il pouvait lui apprendre de plus ce type. Elle releva les yeux vers lui, ses traits du visage n’avait rien de familier. Et puis c’est quoi ces yeux bridés ? Un autre chercheur chinois ? Son regard passa alors sur sa tenue. Pas de blouse, elle s’était trompé. D’ailleurs il avait plus l’air d’un clodo avec son vieux manteau dégueulasse. Ses cheveux argentés tranchaient clairement avec sa dégaine. Sûrement cette ambivalence qui retint la jeune femme de partir sans un mot. Il en faut peu parfois pour susciter l'intérêt. Elle souffla sa fumée entre ses lèvres un peu rougie et releva la tête vers l’homme debout devant elle.

“Je n’avais pas entendu ce mot depuis des années. Je connais déjà les légendes.”

Svanhildr ne se rendait pas compte de l’image qu’elle renvoyait. Son ton monocorde, un peu rouillée à cause du tabac. Ses cernes profondes, ses cheveux abîmés si ternes elle transpirait la morosité et la lassitude. Le plus choquant était ce regard vitreux, symptomatique des médocs dont on l’alimentait joyeusement. Si l'islandaise était lucide sur sa condition, elle aurait pu avoir honte. Non. En fait, elle s’en fouttrais. Comme tout le reste. Mais là, étrangement elle ne se fichait pas des paroles du bridés. Le mot Valkyrie résonnait en elle comme une litanie. Une autre bouffé. Ils allaient venir la chercher dans 4 min 30.

“Vous voyez cette cigarette ? Quand elle sera fini, des gens viendront me chercher, que vous ayez fini ou non. Vous avez 4 minutes pour m’apprendre quelque chose que je ne sais pas. En clair, soyez concis.”

La nicotine c’était un peu sa liberté. C’était ses cinq minutes hors du temps. Ses inhalations rêveuse. Elle venait de lui offrir l’un de ses meilleurs moment de la journée. Il avait intérêt à en faire bon usage.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyMer 8 Oct - 23:06

« Quatre minutes ? Nous serons déjà loin. »

Seiichi tira une longue bouffée de sa cigarette. Son regard quitta un instant le visage de son interlocutrice et alla se perdre au loin. Que dire ? Par où commencer ? Le destin était en train de basculer – n'en était-elle pas consciente ? Non, son bouclier l'en empêchait. Fascinant, vraiment.

« Les Valkyries ne sont pas une légende. Des prouesses au combat, une agilité hors du commun, des visions cauchemardesques... »

Une autre latte. Il était meilleur pour ça, d'habitude. Il avait tellement lu sur cette jeune femme qu'il en avait du mal à rester concentré. Il y avait tellement de choses qu'il avait à lui dire, tellement de questions à lui poser. Mais il savait mieux que de prendre des notes en un moment pareil.
Pauvre Svan... Il avait vu des goules en nettement meilleur état. Vivement qu'il la sorte de là et qu'elle termine le servage de ses médicaments.

« Notre monde n'est pas un endroit facile à appréhender. Ce n'est pas un endroit facile à comprendre. Il existe un certain nombre de choses que la science ne peut pas expliquer. Vous en faîtes partie, mais pas pour ce que vous croyez. »

Sans s'arrêter de fumer, son regard revint vers Svanhildr. Il mesura le pour et le contre, puis décida de jouer sa première carte. Il avait l'appui d'Abberline pour récupérer la jeune femme, mais il avait donné à l'escadron du SWAT leur après-midi. Autant y aller progressivement.

« Vos réactions sont parfaitement normales. Tout, chez vous, est parfaitement logique. Vous n'êtes pas un monstre ou une malade mentale, bien que vous soyez, en effet, différente. Les Valkyries ne sont pas que des cantatrices sanguinaires. Elles sont douées de visions prophétiques. Douées ou maudites, c'est vous qui choisissez. Toujours est-il que, pour les protéger de ces visions, elles sont également dotées d'un puissant bouclier – un bouclier intérieur. Une force psychique, un mur entre elles et leurs émotions. Elles ne ressentent rien. Elles ne se laissent pas atteindre par la colère, la tristesse ou le drame. »

Il s'arrêta quelques secondes, le temps que la jeune femme intégra ses déclarations. Il leur restait un peu moins de deux minutes. Ça allait le faire, largement. Il lui restait encore trois cartes à jouer si celle-ci ne marchait pas. Il ne s'était pas attendu à ce que ce soit facile, de toute façon.
Il se roula une deuxième cigarette et continua son discours.

« Et c'est là ce qui fait qu'on vous balade tout le temps, non ? Vous avez vu votre village disparaître sous les cendres... Et pourtant, vous ne flanchez pas. Vous ne ressentez rien. Reprenons. Vous avez des capacités physiques hors-normes. Vous avez des visions – des cauchemars horribles dont vous ne parlez pas. Et un puissant bouclier mental vous protège de la folie. Il n'y a pas de doute, fille d'Alvin. Vous êtes une Valkyrie. »

Seiichi alluma sa cigarette et l'attira à ses lèvres. La plupart des jeunes avaient du mal à ce moment-là, mais Svan ne réagirait probablement pas. Il passa une main dans la poche intérieure de son manteau et y tâta un petit paquet qui s'y trouvait. Il fallait attendre le bon moment pour le sortir, celui-là. Il avait encore le temps. Quatre minutes... C'était plus que suffisant.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyJeu 9 Oct - 18:25

La neige commença à tomber. Un flocon vint se poser sur le cil de la jeune fille, glissant en un battement sur sa joue ou il fondit au contact de la peau. Il termina son chemin en bas de son visage laissant une traînée humide. Le vide s’était fait dans l’esprit de Svanhildr la silencieuse. En un instant, sa vie venait de basculer et elle restait là amorphe. Inconsciente de l’agitation qui commençait à se tramer. Ce vide reposant prit fin lorsqu’elle sentie la fumée de son interlocuteur s'abattre vers elle.
Il semblait presque aussi stoïque qu’elle. C’était donc une Valkyrie. Mais qu’est ce que cela changeait donc ? Cela pouvait même empirer les choses. Les scientifiques allaient mettre bien plus de coeur à l’ouvrage pour la comprendre. Ils n’allaient plus se contenter de disséquer son esprit mais aussi son corps. Sa vie était clairement en danger avec ces révélations. Mourir était il une solution pour s’affranchir du vide abyssal qui sévissait en elle ?

“Non.”

Elle avait pensé à haute voix. Son instinct de survie avait parlé. La détérmination dans ce simple mot tranchait avec son apparence de drogué. D’ailleurs, l’heure des médicaments étaient passés depuis un moment. Sa main commençait à trembler par le manque. Mais de tout ca, l’Oracle ne savait rien. Il ne savait pas tout ce qui se tramait en son esprit à l’heure actuelle. D’ailleurs était il un menace lui aussi ? Et s’il était là pour la vendre ? Son esprit embrumé et confus lui somma de se lever. Droite sur les marches elle surplombait l’homme. Allié ou ennemi ? Comment savait il tout cela ? La situation était mauvaise. Il y avait plus de neuf personnes qui s’occupaient d’elle et l’observait en ce moment même. Là haut, sur le balcon. L’argenté n’avait pas parlé assez fort pour qu’ils les entendent. La discussion ne pouvait pas continuer ici dans tout les cas. Et Svanhildr était assez intelligente pour ne pas laisser l’inconnu la mener à l’endroit de sa convenance. Elle inhala une dernière latte puis écrasa lentement sa cigarette sous son talon. Lui aussi, il devait compter les minutes.

“En réalité. C’est lorsque j’écrase ma cigarettes qu’ils reviennent.”

L’Islandaise n’avait pas vraiment mentie à l’homme. Elle mettait usuellement quatre minute à fumer. Trois ce soir là. Dès la fin de sa phrase, elle avait décampé en vitesse tel un animal sauvage. Les hommes se précipitant hors de l’hôtel. Certains pour partir à sa poursuite d’autres pour s’occuper de l’argenté. Drôle de scène de chasse qui s'offrait à la vue des badauds.

Ce n’était pas sympa de sa part de l’avoir mit dans une telle situation. Mais elle n’avait pas le choix. Elle devait semer les scientifiques et les deux gorilles pour pouvoir parler au type. D’ailleurs elle avait un gorille et trois scientifiques à ses trousses. Le bridé devait avoir le même score de son coté.

Svanhildr parvint à les semer au bout de quelques minutes au coin d’une ruelle en prenant l’escalier de secours d’un immeuble. Avec agilité, elle avait déambulé de toit en toit. Et  finalement elle se réfugia dans un parc pour enfant. A l’abri dans une petite cabane, elle ramena ses jambes vers elle tremblante tandis que les flocons devenait tempête. Le froid lui transperçait les os. Elle plongea son visage entre ses genoux. En boule. Ses lèvres bleuissant au fil des minutes.

Définitivement, son plan n’avait pas été celui du siècle.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyVen 10 Oct - 1:38

Seiichi plongea sur le côté juste à temps, évitant la première balle en trouvant refuge derrière une colonne. Il n'était pas armé, mais cela ne voulait pas dire qu'il était sans défense. La troisième percuta le sol avec une pénétration grandement décélérée. Il avait déjà eu le temps de rebrancher son oreillette et de partir à grande enjambée vers la sortie de l'hôtel. Les choses sérieuses allaient commencer.

« Merci, Ian. Début de la phase 2-B de l'opération Haglaz. Je répète, 2-B Haglaz. Vous copiez ?
- Ici Ian, je copie. Trois minutes avant de devoir quitter la zone.
- Ici Khad, je copie. Le moteur tourne, Hasegawa.
- Ici Jul, je copie. Stand-by.
- Ici Dam, je copie. Stand-by. »

Si Seiichi n'était pas un grand fanatique du travail de groupe, il devait reconnaître que sa petite équipe n'était pas superflue. Recruter des anciens d'Abberline, aux frais de l'école, pour lui donner un coup de main dans les recrutements les plus difficiles – oh oui, il se félicitait de cette idée de génie. Qui avait dit que les Oracles devaient travailler seuls, de toute façon ?

Ian, l'ange posté à l'étage, s'occupait de ralentir le temps et les trois poursuivants de Seiichi.
Khadij, la fée, l'attendait au volant d'une voiture banalisée au coin de la rue d'après.
Juliana et Damian, les goules, se chargeaient du nettoyage – principalement de la manipulation des émotions et des souvenirs des rares témoins de la scène. Il y en avait, bien sûr, mais les pouvoirs d'Ian donnaient à l'Oracle et à son chauffeur deux précieuses minutes d'avance qu'ils comptaient utiliser pleinement.

Une version précédente du plan faisait utiliser les dons d'Ian bien plutôt, afin de permettre à Seiichi plus de temps pour convaincre Svanhildr de l'accompagner. Mais, comme Khad l'avait si justement fait remarquer, non seulement le céleste ne pouvait pas les utiliser à volonté, mais Svan restait une valkyrie capable de ressentir ce genre de manipulation et de s'en méfier instinctivement.
L'équipe avait donc mis au point plusieurs hypothèses et prévus selon celles qu'ils avaient estimé les plus probables. Ils suivaient maintenant la deuxième phase du plan B, qui impliquait une résistance armée de la part du scientifique et un besoin d'extraction immédiate de l'hôtel.

La voiture démarra avant que l'oracle n'eût le temps de refermer complètement la portière. Il laissait le reste entre les mains expertes de ses compagnons. Khadji conduisait avec confiance dans le dédale de ruelles dont elle avait mémorisé le plan. La neige se mit à tomber ; ça n'allait pas aider, ça. Mais il ne pouvait pas se permettre de s'inquiéter maintenant. Le but premier de l'opération était de les éloigner du danger. Le deuxième était de laisser le temps – le temps, toujours le temps, décidément – à Seiichi de se concentrer.

L'oracle reposa son oreillette dans sa poche et ferma les yeux. Comment vider son esprit dans des conditions pareilles ? Son cœur battait la chamade, encore sous l'effet du pic d'adrénaline. Il avait les mains moites et le front perlé de sueur. Il avala sa salive. Se calmer... Vider son esprit. Même si les cahots de la route le ramenaient à la réalité, il avait en lui le pouvoir de s'en éloigner un instant.

Il se mit à respirer lentement, profondément, tout en invoquant une image de Svan dans son esprit. Mais pas de Svan, la jeune paumée shootée aux antidépressifs ; non, il amenait à lui Svanhildr la Valkyrie, la guerrière, l'Islandaise au potentiel dépassant l'imagination. Il dessinait, derrière ses yeux fermés, l'aura de force et de glace qu'il avait entraperçue, de par son propre don, derrière ses pupilles vitreuses et ses cheveux gras.

Il se concentra sur cette image, jusqu'à ce qu'elle lui apparaisse nette et précise, entourée d'un halo bleu. Une sensation de froid le prit, un point d'angoisse dans la poitrine. Bouclier mental, hein ?

Mais il n'avait pas besoin d'en savoir plus pour la repérer en ville. Il la sentait, maintenant, comme l'aimant cherche à retrouver le pôle. Il ouvrit les yeux.

« - Khadj, elle est à l'est de notre position.
- Compris. »

Suivant les indications de Seii, la petite fée mena la voiture jusqu'à un petit parc déserté. Entre temps, l'Oracle avait repris son oreillette et reprit contact avec l'équipe. Jul et Dam avaient hypnotisaient les témoins de leurs altercations de sorte à effacer les souvenirs et, après s'être retrouvé avec Ian, ils les rejoignaient dans une autre voiture. Ils auraient pu directement se rendre au point de rendez-vous final, mais Seii préférait avoir une équipe de soutien, au cas où.

Khad gara la voiture et Seii en descendit après avoir attrapé son sac. Il était maintenant en sueur. User ainsi de ses facultés de détection le fatiguait grandement ; surtout qu'il était maintenant très proche de Svan, il le sentait, et que le bouclier de celle-ci lui complexait grandement la tâche. Il finit par repérer le petit cabanon, et relâcha son attention. Il n'en pouvait plus ; sa respiration était saccadée et ses yeux se troublaient. Et il faisait si froid, d'un coup... L'oracle n'avait même pas remarqué qu'il s'était mis à neiger. Il frissonna, glacé jusqu'aux os.

Il avait présumé de ses forces, ou sous-estimé celles du bouclier de Svan. Un cas décidément très intéressant... Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le moment de flancher. De l'équipe, seule Khadj pouvait se permettre d'encore utiliser ses pouvoirs. Les autres étaient en bonne forme physique, mais ne pouvaient pas non plus tenir un siège.

Ils seraient, au pire, capable de retenir leurs assaillants un moment. Maintenant, Seii regrettait vraiment d'avoir laissé l'escadron du SWAT en repos ce jour-là. Dans son oreillette, les autres membres de l'équipe échangeaient des vannes. Ils avaient été en cours en même temps, pour la plupart compagnons de chambrée. Ils n'avaient pas accepté d'aider Seiichi parce qu'Abberline les payait grassement.
Ils avaient accepté de l'aider parce qu'ils avaient été, eux aussi, un jour, des Svan perdus et isolés ; et parce que des hommes et des femmes comme Seii étaient venus les chercher.
Non, pas comme Seii », dirait Ian. « Ouais, la mienne était deux fois plus sexy », renchérirait Damian. « Et surtout, plus efficace », assurerait Juliana. Kadhji poufferait doucement, et Seiichi les enverrait chier. « Vos gueules », dirait-il. « Vous servez vraiment à rien. »)

Enfin, tout allait bien se passer. Après tout, il était Hasegawa Seiichi, et lui restait deux cartes à jouer.

L'homme aux cheveux d'argent s'approcha de la petite cabane et toqua à la porte. Celle-ci, bien entendu, n'était pas fermée à clef. Il sentait Svan derrière, mais il ne voulait pas la brusquer. Elle devait avoir froid, elle aussi, et malgré son bouclier, elle devait commencer à être un peu troublée par toute cette situation.

Mais lui aussi avait froid, et il était pressé par le temps. Il aimerait ne pas avoir à en faire faire plus à Khad – son mari allait littéralement vouloir lui arracher la carotide quand il allait apprendre qu'il l'avait autant approché du danger. Quelle idée d'épouser un garou, aussi. Enfin. Seiichi secoua la tête. C'était toujours le même problème, après une telle utilisation de ses pouvoirs – son cerveau partait dans tous les sens. On se concentre, Seii. On se concentre. Retourne avec Svan.

Il entrouvrit la porte, déglutissant devant l'état de la jeune femme. Après les poursuivants, voici qu'ils craignaient l'hypothermie ? Superbe.

« J'ai un thermos de thé chaud. » C'était le premier argument auquel il avait pensé. « Et je n'ai pas fini. Je suis désolé, mais je n'aime pas laisser mes explications en suspens, bien qu'elles n'aient pas été assez concises à votre goût. Donc, vous êtes une Valkyrie. Et il existe une île – une île, quelque part, dans l'océan, où se trouvent des gens comme vous et moi. Des Valkyries, mais aussi des Garous, des Fées, des Anges, des Vampires – ou plutôt, leurs descendants. Car vous êtes le fruit d'une union entre deux races, ce qui fait que vous possédez la plupart des pouvoirs de votre mère, sans pouvoir les contrôler. Il fait vraiment froid, dehors, alors, si vous le voulez bien, je vais rentrer dans la cabane avec vous. »

Seiichi s'exécuta, se baissant et se glissant face à la jeune femme. Il espérait qu'elle ne réagisse pas violemment. Il n'avait vraiment, vraiment pas envie d'utiliser les pouvoirs de Khadji. Oh, et puis, ils étaient serrés comme des sardines, là-dedans.
C'était ridicule, comme idée, mais l'extérieur se faisait invivable. Quelle idée de la récupérer en Russie, aussi. Il aurait dû attendre une conférence à Hawai (quel endroit magique).
Quoiqu'il en soit, il sortit le fameux thermos de son sac et, après l'avoir posé aux pieds de Svan, il sortit sa blague à tabac et entreprit de rouler une cigarette.

« Vous en voulez-une ? »
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyVen 10 Oct - 9:32

Une douce léthargie s'était emparée d'elle quant l'argenté toqua contre le bois du cabanon. Un sursaut, elle était vraiment à cran. Ses mains lui faisaient mal, à escalader comme un chimpanzé, et ses avant-bras souffraient encore du traitement de la nuit dernière. Elle ressera sa parka blanche autours d'elle. C'est là que le visage de Seiichi se dessina dans l'ecadrement de la porte. Il semblait avoir couru, elle admira qu'il soit parvenu à semer les trois autres. Ce n'était pas donné à tout le monde.

"J'ai un thermos de thé chaud"

Svanhildr était sauvage mais pas stupide. Et l'optique d'un liquide chaud coulant dans sa gorge l'attirait grandement. Alors qu'elle levait les yeux vers l'homme, signe de son écoute, il continua ses explications. L'évocation de sa mère éclipsa d'un coup toute les questions. Sa mère, la douce, était une Valkyrie elle aussi ? Elle avait possédé cette rage, ce mutisme, comme toutes les femmes de sa famille. Comment avait elle réussi à entrer dans la norme ? Comment avait elle apprivoiser ses pouvoirs ? Pouquoi elle ne lui avait dit que ce n'était que des légendes ?
Soudain, une conversation lui revint, l'été se mourrait et les nuits allaient revenir. Svanhildr aimait bien cette période. La lune, discrète, qui revient après des mois d'absences. Mais c'était aussi le synonyme de la reprise des cours. Et pour la gamine mutine, rester sur une chaise plus d'une heure relevait du supplice. En cet instant Svanhildr n'était plus dans ce cabanon gelée mais au coté de sa mère, dans la vallée, étendue en étoile.

"Le village n'est pas éternel ma chérie. Il faudra que tu partes faire tes études dans quelques années. Loin d'ici, on ne se verra plus, mais je m'arrangerais pour qu'ils prennent soin de toi là bas. Ils me connaissent. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas la ville que tu deteste tant, c'est une ile aussi. Elle est juste un peu plus chaude."

Sa mère l'avait prit alors dans ses bras et elles étaient resté ainsi de longues heures. Svanhildr tressait des couronnes de fleurs tandis que sa mère chantait. Sa voix avait toujous été envoutante. Quelques temps après, le village avait été englouti.

"Vous en voulez une ?"

Elle acquiésa, il lui tendit. Elle commenca à fumer tranquillement et remarqua le thermos. Sans gène, elle but de grandes gorgées et posa quelques instants le récipient chaud contre sa joue. Savourant l'éphémère. Elle referma le thé et le placa dans les mains de l'argenté et d'un signe de tete lui  dit de boire. C'était sa manière de montrer qu'elle se préoccupait, un peu, de lui. Peu à peu, elle sentait ses facultés de décision revenir. Svanhildr détailla longuement l'homme. Il l'avait suivie, il avait toqué, il lui avait offert une cigarette et du thé. Pour le commun des mortels c'était peu. Mais pour Svanhildr à cette période c'était une raison pour lui offrir sa confiance indéféctible. Quand on ne sait plus ce que c'est d'etre une humaine, le premier qui nous le rapelle mérite de la considération. Elle s'ouvrit, un peu, une brèche sous le sol de givre. Elle lui raconta cette conversation avec sa mère.

" Pensez vous que ma mère savait pour le village ? Qui était elle ? Elle ne m'a jamais rien dit sur ma véritable nature. Tout ce que vous m'avez dit, si c'est vrai, change complétement la version que j'avais de mon enfance. Vous venez de bousculer une grande partie de mon passé et maintenant vous voulez bousculer mon futur Seiichi ?"

Svanhildr prit une longue latte et souffla la fumée avec lenteur, un tissu opaque et volatile se dressaient entre les deux. L'appeller par son prénom était une autre étape. Mais elle n'était pas encore convaincu. Elle lui faisait progressivement confiance mais pas encore assez pour le suivre. Dans tout les cas, si finalement elle partait avec lui, l'Oracle et elle aurait des choses à faire avant. Svanhildr était peut etre l'un des cas les plus compliqués auquel il avait été confronté.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyVen 10 Oct - 15:07

Seiichi tirait sur sa clope de longues et lentes lattes de fumées bleutées. L'odeur du tabac emplissait la petite cabane pour enfant. La chaleur humaine maintenait à peine la température à un niveau viable. Dans son état de fatigue, l'Oracle n'allait pas tenir très longtemps, mais il ne voulait pas y penser. Il aurait tout le temps de dormir à leur retour sur l'île. Pour l'instant, la situation était encore sous contrôle. La réussite de leur opération et le bien-être de Svan étaient tout ce dont il devait se préoccuper.

L'oracle attrapa le thermos avec gratitude. Il but quelques gorgées avec volupté, avant de le reposer à leurs pieds. C'était officiel, son prochain recrutement se faisait aux Caraïbes.
Le silence s'installa entre les deux. Au dehors, la neige continuait de tomber avec force, étouffant tout sous son manteau cotonneux. Svanhildr avait posé ses questions et Seiichi cherchait à formuler ses réponses. Son cerveau tournait au ralenti. Entre l'exiguïté de leur abri et les efforts qu'il avait dû fournir pour résister au bouclier de Svan, il était KO. Et pourtant, c'était maintenant qu'il avait besoin que ses neurones réagissent. Au travail, Seiichi.

« Votre mère... Votre mère est connue dans les archives d'Alaria, l'île dont je vous parle, comme s'appelant Alrùn Eyvarsdottir. C'était une Valkyrie, définitivement – bien que je n'aie pas eu le plaisir de faire sa connaissance. Elle a quitté l'île il y a vingt ans de ça, à la fin de ses études, pour retourner vivre en Islande. Son dossier indique qu'elle avait en effet des visions prophétiques – il se peut qu'elle ait été avertie du danger menaçant votre village. Il se peut qu'elle ne l'ait pas été. Nous n'en savons rien. »

Une autre bouffée de cigarette. Il fallait qu'il prenne son temps, même s'il n'en avait pas. Il ne pouvait décemment s'attendre à ce que Svan prenne tout ça bien, malgré son bouclier mental. Seiichi restait impressionné par sa contenance. Les pouvoirs des valkyries étaient mystérieux, mais il ne pouvait pas se permettre de l'observer d'avantage. Ce n'est pas le moment de prendre des notes, Seiichi.

« Votre futur ? Vous pouvez toujours repartir à l'hôtel. Une voiture m'attend et peut vous y déposer. Je comprends que vous puissiez vouloir y retourner. C'est une vie lente et monotone, mais que vous connaissez bien. » Sa propre voix ne montrait aucune inflexion, comme s'il n'était là que pour présenter une autre alternative à Svanhildr. La vérité était légèrement différente, bien entendu – Svan aurait tout le loisir de retourner à sa vie d'expérimentation une fois ses études terminées. Mais Seii n'était pas un fanatique des recrutements forcés. Il voulait vraiment montrer à Svan qu'une autre vie était possible, une vie que sa mère avait connue et peut-être même souhaitée pour sa fille.

Son oreillette grésillait dans une de ses poches. Il la porta immédiatement à ses oreilles.

« -... encore peut-être trois ou quatre minutes.
- Je copie, faites au mieux.
- Ici Seii. Situation ?
- Hasegawa ! On est en 3-C, à 40 %. De ton côté ?
- Les négociations se poursuivent.
- Tu es sûr que...
- Non, ça ne sera pas nécessaire. Prenez soin de vous, je me dépêche. »

Seiichi débrancha l'oreillette. La suite dépendant maintenant de Svan, mais il espérait qu'elle se dépêche. Phase 3-C... En étant à 40 % de leurs capacités ? Il allait falloir agir vite.
Aidé par l'influence d'Ian sur le temps, Jul et Dam avaient pris l'apparence de Svan et de Seii afin de mener leurs assaillants sur une fausse piste. Mais ils étaient déjà fatigués et ne pourraient pas tenir très longtemps. Il était temps de jouer une autre carte.

« Nous avons été repérés par nos poursuivants », expliqua-t-il à la jeune Valkyrie. « Mes compagnons ne pourront pas les tenir éloignés très longtemps. Quelle que soit votre décision, il va me falloir partir d'ici. Mais, si vous refusez de m'accompagner, je voudrais au moins que vous preniez ceci. »

Le jeune homme se contorsionna quelque peu et sortit d'une poche intérieure de son manteau un petit paquet de papier brun, tenu ensemble par une ficelle, qu'il tendit à Svan.

Le petit paquet contenait, emballé dans du papier de soie, un insigne – bien que je n'aie pas eu le plaisir de faire sa connaissance. On l'avait poli et graissé ; trois emplacements indiquaient qu'il pouvait se visser quelque part. Au centre y était gravé une rune, blanchie à la forge – deux barres parallèles, reliées par une diagonale.

« La grêle est le plus blanc des grains », récita Seiichi en fermant l'œil. « Elle naît du souffle des cieux, lancée par les vents de la tempête, avant de se changer en eau... Voici la rune Haglaz ; mais vous la connaissez déjà. Cet insigne orne habituellement une armure, qui a été laissée à la garde de mon prédécesseur sur Alaria. Je suis ce qu'on appelle un Oracle. J'ai pour don de connaître, d'un simple regard, l'héritage génétique des gens. Et j'ai pour mission de sauver ceux et celles que leur don empêche de vivre normalement, afin de les amener sur Alaria où ils pourront trouver des réponses à leurs questions et un foyer où épancher leurs angoisses.  »
Il rouvrit son œil unique. Là ! C'était un instant où le Destin basculait. Une poignée de secondes où il retenait son souffle. Les dés étaient jetés.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyVen 10 Oct - 21:52

Svanhildr l’observa parler à ses coéquipiers dans l’oreillette. Évidemment, il n’était pas venu seul. Idiote. Elle se pinca les lèvres, le Japonais s’était probablement entouré d’autres créatures magiques pour se défendre. Son regard passa le long de son torse, une observation méthodique. C’est vrai qu’il était assez maigrichon comparé aux hommes du nord. Ça l’avait étonné qu’il soit parvenu à se défaire des trois autres en si peu de temps.

« Nous avons été repérés par nos poursuivants, Mes compagnons ne pourront pas les tenir éloignés très longtemps. Quelle que soit votre décision, il va me falloir partir d'ici. Mais, si vous refusez de m'accompagner, je voudrais au moins que vous preniez ceci. »

Dans sa main un paquet, avec lenteur elle fit choir la ficelle, révélant ainsi l’insigne. Son coeur manqua un battement. Elle connaissait ce dessin, sa mère portait le même en collier. Il ne l’avait donc pas manipulé. Un élan de gratitude la traversa. La vérité n’était pas quelque chose de coutumiere dans le monde de la psychiatrie quand on est un patient. La blanche pouvait sentir ses liens se défaire au fil des minutes. S’éloignant peu à peu d’un monde qui n’était pas le sien. Guidée par les parole de l’Oracle.

« La grêle est le plus blanc des grains. Elle naît du souffle des cieux, lancée par les vents de la tempête, avant de se changer en eau... Voici la rune Haglaz ; mais vous la connaissez déjà. Cet insigne orne habituellement une armure, qui a été laissée à la garde de mon prédécesseur sur Alaria. Je suis ce qu'on appelle un Oracle. J'ai pour don de connaître, d'un simple regard, l'héritage génétique des gens. Et j'ai pour mission de sauver ceux et celles que leur don empêche de vivre normalement, afin de les amener sur Alaria où ils pourront trouver des réponses à leurs questions et un foyer où épancher leurs angoisses.  »

Svanhildr se permit de s’octroyer quelques secondes qu’ils n’avaient pas. Serrant le blason contre sa poitrine. Une promesse, un instant hors du temps. Puis avec la pesanteur qui la caractérisait, Svanhildr vint poser son index sur les lèvres de l’homme. Sa respiration était trop lourde. Dehors il y avait des hommes, trois peut être quatre. Et ce n’était pas les coéquipiers de l’argenté. C’était certain. Visiblement l’oracle avait comprit qu’ils n’étaient plus seul. Ce n’était qu’une question de minutes avant qu’ils ne les coince.  Elle plongea ses yeux dans les siens. Cet homme avait probablement des tas de qualité mais il ne pouvait définitivement pas les tirer de cette situation. Du moins pas seul.
Toujours dans la même position, elle approcha son visage et attendit une bourrasque pour couvrir son chuchotement au creux de l’oreille de Seiichi.

“ Reste ici.”

L’Islandaise l’avait suffisamment mit en danger. Fin de l’interlude. La valkyrie surgit du cabanon et sauta au dessus. Trois armoires à glace russe les entouraient. Pourvu qu’il ne se doutent pas que le bridé est à l’intérieur était la seule pensée qui la traversait. Le cabanon était recouvert de neige, mais des interstices entre les planches permettait de voir l’extérieur et l’intérieur. Ces trois types n’avaient pas l’air très avenant, les quatre se regardaient en chien de faïence. C’était probablement des délinquants russes payés grassement pour la retrouver. Ils avaient le sens de la réactivité dans la communauté scientifique pour engager au pied levé ces trois brutes. Son regard passa rapidement sur les trois tour à tour. Matraque, main nue et une arme à feu. Elle inspira profondément. Ils avaient probablement eu interdiction de la tuer. Svanhildr ne s’était jamais vraiment battue. Mais c’était l’occasion de vérifier si Seiichi avait raison. Si elle était bien une Valkyrie.

Le sang pulsa dans ses veines puis elle sauta du cabanon se postant devant l’entrée. Pas moyen qu’elle en laisse un entrer. La première brute s’élanca sur elle tête baissée. Il avait une cicatrice au coin de l’oeil tiens. Son crochet droit n'atteint jamais le visage de la blanche puisqu’elle le bloqua de ses deux mains avant de le soulever et le faire tomber sur le coté en le passant par dessus son épaule. Une des première prise que sa mère lui avait enseigné. “Rien de plus simple que de faire tomber un adversaire qui attaque de front”. Svanhildr envoya un coup de pied dans la gorge de son premier assaillant, le poussant à quelques mètre dans la neige. Il suffoquait, la respiration coupé.

Sa force l’étonnait tout autant que sa réactivité. Ou puisait elle cela ? Elle n’avait pas peur de ce combat. Au contraire, elle exultait. Comme un prisonnier qui goûte aux premiers rayons du soleil. Si les trois russes ne l’avait pas sous estimé ils auraient attaqué en même temps. Mais à leurs yeux elle n’était qu’une fillette. Dommage. Le second était un peu moins grand mais sa matraque était un avantage non négligeable. Il crachait quelques mots en russe. Tout en sautillant autour d’elle puis le coup de matraque partie. Coté droit. Non ! Gauche ! Une feinte. Merde, elle n’aurait pas le temps de contrer correctement. Soit elle utilisait son avant bras gauche soit elle prenait le coup. Svanhildr ne s’était jamais demandé s’il était préférable de se battre avec une cote brisé ou un avant bras.

Elle opta pour un choix douloureusement stratégique. L’offensive l’atteint de plein fouet. Elle jura entendre un craquement et poussa un grognement. Ce n’était pas le moment de se démonter. Mordant sa lèvre, la combattante attrapa le poignet qui tenait l’objet de sa souffrance. D’un coup sec, le tourna. Ah. Là aussi, il y avait eu un crac. Décidément c’était un vrai concert. L’homme n’eut pas le temps de réagir que l’arme était entre les mains de Svanhildr. Elle l’envoya dans le nez du bourreau. Jamais elle aurait imaginé qu’un nez pouvait saigner autant.

Les deux étaient à terre, parties pour dormir ici et mourir d’hypothermie. Sa côte lui faisait un mal de chien. Mais elle ne tomberait pas, il y’en avait encore un… C’est alors que la jeune femme se rendit compte de son erreur. Elle l’avait perdu de vue. Rien qu’une minute, le temps de se charger des deux.

Un déclic, le bruit d’un pistolet qu’on charge dans son dos. Puis dans un anglais très approximatif, la voix rude du mafieux.

“You really piss me off little bitch”

Tiens, finalement, les scientifiques avaient été radins.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptySam 11 Oct - 7:24

[ hrp : attention, ce message a été écrit dans le train sur mon tel, n'a pas été relu et n'a jamais vu un correcteur d'orthographe de sa vie. Enjoy! ]

Les choses avaient failli bien se passer. Seiichi avait failli convaincre Svan du bien fondé de sa démarche. Il avait joué son avant-dernière carte et il avait été à deux doigts de remporter le gros lot. Mais non.
Les dieux n'en avaient pas décidé ainsi et avaient placé une énième épreuve sur sa route. Décidément...

Svanhildr lui intima de rester à l'abri - sous l'effet de la fatigue et de la surprise, il s'exécuta. Que pouvait signifier ce changement d'attitude chez la valkyrie ? Son dossier indiquait bien qu'elle ne montrait que peu ou prou d'empathie envers ses semblables. Seii avait donc dû se montrer utile, ou au moins piquer son intérêt. Parfait. Sa mission était donc encore sous contrôle, contrairement au grabuge à l'extérieur de la petite cabane.

L'oracle n'était pas fou et ne comptait pas se jeter dans la gueule de miliciens russes mal decoffrés. C'était elle la guerrière d'un autre âge, pas lui. Maintenant, comment prévenir les autres sans être repéré soi même ? Il ne pouvait rien demander aux goules ou à Ian, à part d'être en sûreté. Khad était dans la voiture, c'était certain. Les loubards n'auraient pas pu être en état de se battre s'ils avaient essayé de s'en prendre à la petite fée. Elle n'avait pas cette partie du parc en visuel et il lui faudrait encore un certain temps avant de venir aux nouvelles. Seiichi n'y tenait pas spécialement. Ils avaient été clairs là dessus en phase préparatoire : Khadji était leur joker et il valait mieux éviter de s'en servir. Personne n'avait envie de revivre Budapest, merci bien.

Il ne lui restait plus qu'à faire confiance à Svan. De sa petite cabane, Seii assista au combat acharné entre Svan et les trois gorilles. Elle avait ça dans le sang, c'eût été évident pour quiconque. Mais pour lui... pour lui dont les pouvoirs rendaient presque douloureux un tel spectacle... ah, il en était aveuglé, prisonnier, ensorcelé. Il voyait les grandes ailes d'argent du potentiel de Svan se déployer et fendre l'air. Il percevait les reflets ambrés d'une armure qu'elle ne portait pas encore jouer sur le blanc de la neige. C'était sublime. Ce genre de visons était sa raison d'être.

Un craquement sinistre le ramena brusquement à la réalité. Merde. Tu n'es vraiment pas un pro, Seiichi. Tu t'es encore fait avoir. C'était pas le moment de prendre des notes.
OK, ça ne plaisantait plus. Une arme à feu... pas de Ian... it's freestyle time.

Le mercenaire lui tournait le dos. L'oracle n'aurait droit qu'à une seule chance. Un seul essai. OK. Il pouvait faire ça. Quelque chose qui ne sous entendait ni de se battre, ni de courir. Seii avait été à Abberline, après tout. On lui avait appris à réussir ce genre de choses. Sa mission passait avant tout.

La suite se passa relativement vite. Seii respira profondément, se saisit du thermos de thé et se précipita hors de la cabane. Il se releva d'un bond et projeta de toute ses forces le thermos en direction de son adversaire. Malheureusement, celui ci avait de bons réflexes et tira. La balle atteignit Seii à l'épaule, lui arrachant un cri. À ce moment, le thermos avait fini sa course et atterrit quelque part sur la tête du russe.

Seii, à genoux dans la neige, suivit pas le reste. La douleur lui vrillait le bras, colorant en rouge sa vision troublée. Il gardait la mâchoire serrée. Khad et les autres paniquaient dans son oreillette, mais même s'il desserait les dents pour leur répondre, il n'était pas sûr de pouvoir articuler. Ses yeux se fermaient tout seul. Non ! Il voulait rester conscient mais... impossible de lutter...
Khad serait capable de le maintenir en vie jusqu'à ce qu'il atteigne un hôpital. Le plan prévoyait qu'elle prenne la suite des opérations s'il était à terre, non ? Il lui faisait confiance. Svan était entre de bonnes mains.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptySam 11 Oct - 10:26

La détonation explosa l’air mais la balle n’atteint jamais son dos. Les deux corps s'effondrèrentent presque en même temps autour d’elle. Svanhildr comprit alors ce que venait de faire Seiichi. En une fraction de seconde elle était à ses cotés, comprimant de toute ses forces sa blessure. Ses mains diaphane, ses cheveux blancs et son visage étaient souillés de rouge. Agenouillée au dessus de l’homme, elle ne tenait pas compte de la douleur lanscinante dans ses côtes. L’adrenaline retombait peu à peu. Pourquoi son coeur battait il alors toujours à tout rompre ? Pourquoi avait elle l’impression qu’il était prit dans un étau ? Elle pouvait entendre les voix inquiètes dans l’oreillette qui devait vriller les oreilles de Seichii. D’un geste rapide, elle lui ôta. Le regard du japonais se faisait hagard. Il allait perdre connaissance et le froid n’aurait pas de pitié. Il l’emporterait aussi sûrement que la lave s’il ne luttait pas. Elle aurait beau stopper l'hémorragie, il fallait que Seiichi reste avec elle. Le temps qu’elle trouve une solution. Svanhildr ne s’était jamais prit une balle, cela devait être effrayant de sentir son sang s’évaporer de son corps. D’une main elle vint doucement caresser le visage de Seiichi. L’invitant à la regarder. Elle ne le guiderait pas à la mort.

“ Je viens avec toi Seiichi. Mais je ne connais pas encore le chemin. Tu as peut être ramené des dizaines de jeunes dans ce lieu, changé leur destin aussi. Mais là tu as fais quelque chose de bien plus grand. Tu m’as sauvé.” Elle laissa un léger blanc puis repris “ On est responsable de ce que l’on sauve Seiichi. Alors ne m’abandonne pas. Ni maintenant, ni jamais.”

Le sang coulait un peu moins et il semblait avec elle. Du moins, elle l’espérait. Comment faire pour le sauver ? Svanhildr avait juste gagné du temps. Quelqu’un avait bien entendu le coup de feu ! Si c’était les scientifiques elle monnayerait sa liberté nouvelle contre sa vie. La détermination se lisait dans son regard. Oui, elle n’hésiterait pas. Elle pouvait supporter encore les médicaments et les expériences,  Seiichi n’avait qu’une seule vie. Elle entendu des pas précipités fendre la neige. Déjà ? L’Islandaise aurait aimé resté un peu plus. Fumer une autre cigarette avec lui peut être. Après tout, il était l’un des rares à ne pas être gêné par ses silences. La silhouette vint se placer aux cotés de Svanhildr.

“Je m’en occupe ! Écarte toi”

Soulagement. C’était l’un des siens. Elle s'exécuta donc. Mais d’expérience elle savait qu’un petit coup de pression était toujours bienvenue dans ces situation. Sa voix cristalline somma alors à la fée

“Sauve le.”

C’est à ce moment qu’elle balaya du regard le jardin public. Les deux miliciens qu’elle avait mit au tapis étaient en train de reprendre connaissance. C’était mauvais, la fée semblait concentrée dans ses soins. Elle devait régler la situation. Elle se dirigea tranquillement vers l’arme à feu et la ramassa. Le premier venait de se relever. Svanhildr ne pensait pas que cela pouvait peser aussi lourd un Beretta. Il ne restait que quatre balles. Un instant d’hésitation et c’était fouttu. Sa main ne tremblait pas, deux coups à la suite retentirent. Un filet rouge coulait maintenant entre les deux yeux de ses adversaires. Il en restait un. Inconscient certes, mais c’était lui qui avait tiré sur Seiichi et le thermos n’est pas une arme très létale. Elle vint se placer au dessus et lui tirant dans la nuque à bout portant.

Svanhildr venait de tuer trois hommes de sang froid. Et cela ne semblait pas l’émouvoir. C’était un monstre de pragmatisme d’une certaine manière. Droite comme une statue de marbre, l’arme dans la main, elle faisait rempart à toute menace. Le canon fumait encore, lorsque le médécin qui l’avait suivie, non, torturé pendant toutes ces années se montra à plusieurs mètres. Seul et terrifié par la vision de l’Islandaise.

Il lui restait une seule balle. C’était suffisant. Le jardin pour enfant ressemblait désormais à un véritable charnier entre le sang et les cadavres. Svanhildr était devenu le bourreau. Elle serra la mâchoire. Et finalement quelque chose la fit baisser son arme.
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyDim 12 Oct - 23:29

Seiichi partait. Sa conscience lui échappait ; sa vie s'écoulait en coulée chaude et rouge sur la neige et les mains de Svan. Svan ? Elle était là ? Il ressentait sa présence par la froide résistance que lui opposait son bouclier.

Seichii avait mal. Il n'était que douleur et froid. Il se sentait étrangement calme, mais son ne voulait pas s'ouvrir. Il glissait dans le sommeil et le froid, doucement...
Ce n'était pas une sensation désagréable. Des images troubles défilaient devant son œil vitreux. Le sourire de sa mère d'adoption, l'aura de l'oracle qui l'avait ramené à Abberline, la chaleur de sa première gorgée de saké, le goût de sa première cigarette... Sa conscience l'abandonnait, mais il avait confiance. Il y avait un être de lumière près de lui et on lui parlait. Il n'entendait rien si ce n'était le bourdonnement de son propre cœur, mais tout était doux et cotonneux.

Puis vint un feu, rageant et destructeur. La conscience de Seiichi voulut se rebeller mais se retrouva au cœur du brasier. Les flammes le léchaient sans le brûler, mais leur présence lui était insoutenable. Il avait si froid et il était si fatigué... Pourquoi ne pouvait-il pas juste dormir ? Qu'on le laisse tranquille; il partait vers le néant...

« Hasegawa ! Laisse-toi faire, bon sang ! »

La conscience de Seii sursauta. Les flammes se regroupèrent et prirent la forme de Khadji. Elle était là, elle aussi ? Mais Seii n'avait plus aussi froid ni aussi sommeil. Il se sentait comme plus sûr de sa propre existence, comme à nouveau vivant. Il flottait

« Hasegawa, tout va bien. Je vais gérer la suite. Tu n'es pas en train de mourir, d'accord ? Je vais t'endormir et te garder dans un coma artificieux, d'accord ? On l'a déjà fait. Ta blessure n'est pas mortelle. Tout va bien. Tu comprends ? »

Seiichi hocha la tête. Le monde était moelleux comme un édredon. Il... Il se sentit s'envoler et sombrer à la fois, dans une douceur d'un délice infini. Sa conscience s'endormit.

Retournons à la réalité. Svan faisait face à son tortionnaire, l'arme baissée. L'homme n'en menait pas large, tremblant. Ses jambes lâchèrent sous son poids et il tomba lourdement au sol, avant de se mettre à ramper, paniqué.

Derrière Svan, une voix s'éleva.

« Je comprends ce que tu ressens et je ne veux pas t'influencer. » La voix était douce, féminine, maternelle. Ce n'était certainement pas celle de Seii. Elle appartenait à un tout petit bout de femme qui ne devait pas dépasser le mètre quarante. Elle avait de la neige jusqu'aux mollets et un sarouel rouge qui remontait jusqu'à une longue tunique jaune. Une des manches avait été arrachée et servait maintenant à comprimer l'épaule de Seii.
Des mèches éparses d'un roux orangé s'échappaient d'un fichu brun, et deux yeux très clairs brillaient au milieu de son visage.

« Mais malgré mes pouvoirs, Hasegawa a quand même besoin d'aller à l'hôpital de toute urgence. » La petite fée avait allongé Seiichi, posant sa tête sur ses genoux et ses petites mains contre les tempes de l'oracle.
« Je m'appelle Khadji Liang. J'ai... Certaines capacités qui me permettent de le maintenir en vie, mais il a perdu beaucoup de sang, malgré ton excellent réflexe. »
Elle souriait, mais son visage avait pâli et des gouttes de sueur perlaient à son front.

« Et tu es également blessée, n'est-ce pas ? Je ne peux même pas utiliser mes dons sur toi; ton bouclier mental ne me permettrait même pas de te toucher, je pense. Bref, nous avons déjà perdu trop de temps ici. Le reste de l'équipe va nous rejoindre puis nous évacueront. Est-ce que tu veux bien nous accompagner ? Je ne sais pas ce que toi et Seiichi avez eu le temps de vous dire, mais nous ne te voulons aucun mal ou expérimentation. »

Sa voix était rauque et ses traits se tiraient. Elle n'avait pas lâché Seiichi d'un pouce, qui semblait dormir, le visage et les membres détendus.

Des bruits de pas se rapprochèrent ; un trio des plus disparates arrivait en courant. Il était mené par un homme aux cheveux noirs et aux yeux émeraude, très grand et très large d'épaule. Il était rapidement suivi par une (fausse) blonde très maquillée, à la carnation noire tirant presque sur le gris et aux yeux rouges, ainsi que par un jeune garçon aux cheveux parfaitement blancs – non pas argentés, comme ceux de Seiichi, mais d'un pur blanc de neige, et aux yeux violets. Il traînait quelque peu en arrière et se tenait le bras en écharpe.
Tous les trois étaient vêtus d'une tenue para-militaire pratique et confortable, dans les tons de gris. Ils n'étaient pas armés.

« Ah, voici nos compagnons. » Expliqua Khad sans même avoir besoin de lever les yeux. « Ian Kerouac est un ange, mais Juliana Rondriguez et Damian Petrovsky sont des goules. Tout ira bien, pourtant. Nous sommes tous amis, nous avons fait nos études ensemble. »

Le dénommé Ian passa devant Svan sans même la regarder. Il ne cilla pas face au carnage. Il alla directement poser un genou à terre auprès de Seiichi, l'air inquiet. Khadji lui sourit et retira ses mains du visage de l'oracle.
Avec beaucoup de précautions, Ian souleva le Japonais et recula de quelques pas. Il se posa légèrement sur ses appuis, comme s'il allait sauter, puis... Il s'envola. Son corps bondit à travers les airs et se stabilisa plusieurs mètres au-dessus de la scène, avant de foncer loin vers le sud et l'hôpital d'Alaria.

Juliana et Damian s'étaient arrêté à une distance raisonnable de l'Islandaise et la fixaient nerveusement.

« On ne peut pas avancer plus que ça », finit par dire le jeune homme. « Son bouclier mental est vraiment trop fort pour nous. Ou plutôt, dans notre état actuel, ça ne pourrait qu'empirer les choses. »

« Damien et Juliana manipulent l'esprit humain. C'est une seconde nature chez eux et ce n'est pas à prendre comme une agression. Très bien, on se bouge. » Khadji se releva et épousseta sa tunique. « Petrovsky, qu'est-ce que tu as encore fait à ton bras ? Il va falloir que je conduise, est-ce que tu peux te débrouiller pour l'instant ? » Le jeune homme hocha la tête.  «Rodriguez, on se retrouve au port ? Je te laisse prendre la deuxième voiture. »

La goule acquiesça, une main affectueusement posée sur l'épaule de son camarade. Le duo repartit à pas calme et la petite fée se retourna à nouveau vers Svanhildr.

« Très bien, c'est à nous. La voiture est par-là. Je te laisse me suivre ? J'ai quelques appels à passer, il va falloir nettoyer tout ça... Ce n'est pas du tout le style d'Hasegawa, tu sais ? Il aime les choses sobres et sans chichis. Oh, est-ce que tu voudrais que je te raconte ? Son tout premier recrutement ! Nous étions tous là. Nous sommes tous partis à Budapest. Il avait à peine fini ses études, il ne travaillait même pas pour l'école encore. Mais il avait entendu parler d'une sirène qui était retenue prisonnière dans un cirque, et... »
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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyLun 13 Oct - 14:19

Svanhildr n'avait pas laché un mot depuis que les autres coéquipiers de l'argenté avait fait leur apparition. Elle avait tenu en respect les deux du fond graçe à son boulicer et la mort dans l'ame laissé Seiichi partir. Ce n'était pas fini. La douleur lui vrillait les cotes, elle passa son regard sur les cadaves. Bordel ! Ce foutu scientifique aurait du les rejoindre ! Pourquoi avait elle baissé son arme ? C'était désormais une tueuse, ce mot était gravé. Qu'est ce qui l'avait empeché d'ajouter une quatrième victime à sa liste ?
L'oracle le saurait probablement. L'Islandaise toisa alors la fée. Elle ne se taisait donc jamais ? Cette petite voix suraigue l'exaspérait et la voila partie pour un monologue. Le ton de la blanche fut tranchant.

"Ca suffit. Menez moi à Seii'."

C'est tout ce dont elle avait besoin, les palabres futiles n'étaient pas sa tasse de thé. En réalité, tout semblait flou dans l'esprit de Svanhildr. Ses repères venaient de voler en éclats et le seul homme qui lui inspirait confiance s'était envolé. Elle passa le trajet dans un état de semi conscience. La nuit envellopante et l'odeur du cuir avait quelque chose de presque réconfortant. Les deux femmes arrivèent à l'accueil lorsqu'une infimière s'approcha l'air paniquée

"Mon dieu, vous etes blessée mademoiselle ?!" Svanhildr arqua un sourcil puis se souvint de son aspect. Elle répondit, glaciale. "Ce n'est pas mon sang."

L'infirmière recula instinctivement de quelques pas. C'est vrai, son aura fonctionnait tel un aimant mais son bouclier était parfois un véritable répulsif . Ou son comportement ? La fusion des trois produisait probablement une étrange sensation sur les autres. Khadji était au comptoir négociant pour avoir accès à la chambre de l'oracle. L'Islandaise avait clairement exigé de le retrouver. Elle décida de s'avancer et se placa dans le dos de Khadji puis planta son regard dans celui de la secretaire. Elle se fit plus docile, et finit par indiquer la chambre 317.

Le chemin jusqu'à la chambre lui paru etre un supplice. Serre les dents criait son esprit. Si elle vacillait, elle ne le retrouverait pas. Sa tolérance à la douleur était un peu plus élevée que la moyenne. Après tout, la souffrance physique ne se traduit que par des impulsions psychiques. Svanhildr n'eu pas besoin de préciser à la fée qu'elle voulait etre seule. Silencieusemet elle poussa la porte. Il était là, les yeux clos, l'épaule bandé. Seiichi semblait paisible. Un poids s'effaca de sa poitrine. Mais ca elle ne savait pas l'interpreter. Grimacante elle tira le fauteuil près du lit, ota sa veste souillé et s'assit dans un soupir.

Svanhildr aurait probablement du demander à etre soigné. Mais une cote ou deux de brisé n'avait jamais tué personne. Elle toussa, tout son corps se crispant. L'Islandaise pouvait presque sentir son bouclier s'effriter. Elle avait trop forcé. Le combat, les révélations, les meurtres, le danger qu'il avait prit pour elle. Sans trop savoir pourquoi elle prit sa main. Un besoin de réconfort peut etre. Ou bien une manière de lui signifier qu'elle veillait sur lui. Depuis la destruction de son village, la Valkyrie n'avait plus rien eu à protéger. Jusqu'à ce soir. C'était un premier pas vers la reconstruction de soi. Bien sur, la majorité de ces réflexions étaient inconsciente. Mais elles existaient.
Le sommeil l'emporta lentement, la chaleur qui se dégageait de sa paume n'était pas désagréable. Aucun cauchemars ne vint la perturber durant ce court repos. Juste un gressillement dans ses tympans. Quelques rayons percaient entre les volets et venaient lui carresser le visage. Le sang dans ses cheveux, sur son visage et ses mains étaient désormais secs. Elle n'avait pas belle allure. Elle percut un leger mouvement et reprit peu à peu conscience. Combien de temps avait elle dormit ? Ses paupières s'ouvrirent offrant ses deux yeux opalins secs et rougies. Pendant quelques instants sa vue fut trouble et vacillante. Puis les évènements de la veille ressurgirent, elle pressa la main légèrement rugueuse. Un tressaillament. Svanhildr releva la tete et fit face à l'argenté. Bien conscient.

"Seii' ?"

Elle avait voulu l'appeller par son nom. Mais ca l'avait échappé. Cette familiarité lui semblait naturelle. Son regard passa sur le Japonais, s'attardant sur son épaule. Si la Valkyrie avait été plus forte il n'aurait pas eu à patir de son manque de réactivité. Elle aurait du les tuer les trois dès les premiers coups. Leur biser la nuque, l'un après l'autre. Un frisson la parcouru lorsque le son du coup de feu lui revint en mémoire, puis la chute de l'argenté. Svanhildr manquait d'empathie, de compassion, d'humanité. Mais elle n'en était pas totalement dépourvu. Après tout les valkyries apportait la paix, elles étaient des messagères et conduisait des élus aux royaume des dieux. L'homme comprenait il ce qu'il venait d'accomplir ?

"Pardonne moi"

Svanhildr sentie quelque chose sur ses joues. Elle pleurait. Son visage stoique ruisselait de larme claires et fines. Creusant des sillons entre le rouge. Elle n'avait pas mal pourtant, elle se fichait d'etre une meutrière. Elle se fichait d'avoir appris ce qu'elle était, d'avoir perdu sa famille, d'etre un monstre. Son corps semblait avoir decidé de se manifester seul. En une soirée il avait été mit à rude épreuve. Soudain, le constat s'abbatit telle une enclume. Sur un ton surpris, d'une voix douce, elle énonca.

"J'ai eu peur pour toi. J'ai tué ces trois hommes et je n'ai que deux remords, ne pas avoir les avoir abbatu plus tot et d'avoir épargné le Professeur Leopold." Une pause "Je suis venue jusqu'ici mais tu as amené un monstre."
Elle ne savait pas pourquoi elle lui disait cela. Mais son esprit étouffé hurlait: Ne lache pas ma main s'il te plait.
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Seiichi Hasegawa

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MessageSujet: Re: [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost   [RP Terminé] [ Flashback ; pv → ALVINSDOTTIR Svanhildr ] La fleur sous le permafrost EmptyJeu 16 Oct - 14:10

Lorsque Seiichi ouvrit l'œil, la première fois, tout était calme. Il faisait encore nuit, ou plutôt, non, c'était l'aube. Une lumière blafarde et bleutée filtrait par les persiennes. Elle dessinait les différentes machines peuplant la salle, un bouquet de fleurs que Khadji avait dû déposer pendant la nuit – des orchidées, signe que tout s'était finalement bien terminé – et la silhouette de Svanhildr endormie sur un fauteuil près du lit.

L'Oracle parcourut la pièce du regard, son esprit encore retenu dans les limbes des anti-douleurs, de l'anesthésie et des pouvoirs de la fée. Il était à l'hôpital, bien. Avec Svan et des orchidées, parfait. La mission avait été un succès. Il se rendormit.

Seiichi se réveilla une seconde fois, quelques heures plus tard. La luminosité de la pièce avait grandement augmentée et sa conscience l'habitait à nouveau. Tout n'était que douleur. Il referma l'œil un instant. Tout n'était que douleur... Elle s'immisçait dans son être depuis les bords de la plaie béante que devaient cacher ses bandages. Elle coulait le long de ses veines, pulsant au rythme de son cœur. Il était bien branché à toute sorte d'appareils, et l'un d'entre d'eux dispensait vraisemblablement un anti-douleur quelconque. De la morphine ? Ce serait bien, de la morphine ou de l'opium.

Ses sens s'éveillaient à lui. Il avait la bouche pâteuse et envie de fumer. Et, entre ses doigts affaiblis, il sentait la douceur d'une autre main qui tenait la sienne. Ah, y aurait-il autre chose que le manque et la douleur ? Y aurait-il de la chaleur, de la vie, de l'espoir ? C'eut été trop beau pour être vrai. Seul, il était né et seul, il resterait ; créature unique à laquelle le destin avait épargné les tragédies généralement réservées à ceux dans le même cas que lui. Il ne pouvait pas espérer mieux.

Svan semblait dormir. Elle était dans un bien triste état. Il ne voulut pas bouger, de peur de la réveiller. Ses souvenirs des derniers événements étaient, pour ainsi dire, assez flous – il ne se souvenait plus de rien après la déflagration assourdissante qui lui avait déchiré l'épaule. Mais la jeune Valkyrie était couverte de sang séché – sur ses cheveux, son visage et ses vêtements – et le Japonais ne se doutait que trop bien de ce que cela pouvait signifier.
Premièrement, que ce sang n'était pas le sien et qu'elle était en bonne santé.
Deuxièmement, que la mission, si elle avait été un succès, ne s'était pas aussi bien déroulée que ce qu'il aurait pu l'espérer.

Quel gâchis... Ils avaient tout prévu pour éviter un bain de sang, pourtant. Il ne pouvait que s'en prendre à lui-même ; ce n'était pas la faute des autres. Ils lui avaient recommandé de prendre une équipe plus conséquente. Il aurait dû les écouter. Il était indirectement responsable de la mort de ces gens – Qui ? Combien ? - il n'en savait rien et il ne voulait pas y penser. La nausée lui montait à la bouche, malgré son estomac vide. Il avait vraiment besoin d'une clope.

Il resta immobile. Tout en lui avait envie de bouger, mais tout en lui soufrait ne serait-ce qu'à l'idée de rester éveillé. Ce n'était ni sa première ni sa dernière blessure de guerre, mais tout de même... Il sentit les doigts de Svan se presser contre les siens. Son corps réagit de lui-même, comme par surprise. Il tourna avec difficulté la tête vers la jeune Valkyrie. Il y eut un instant de silence entre eux, puis la Valkyrie se mit à pleurer et à parler. Seiichi aurait voulu réagir, mais il n'en avait pas la force.

L'oracle avait du mal à assimiler ce qu'elle lui disait. Son cerveau baignait dans du coton liquide. Mais elle pleurait et ce n'était pas quelque chose qui lui faisait plaisir. Seiichi avait horreur de ça. Pourquoi les gens montraient-ils leurs émotions ? Le monde serait tellement plus simple si les gens ne ressentaient rien !
Et pourtant, il ne lui en voulait pas – il ne pouvait pas lui en vouloir. Après toute cette aventure, qui ne craquerait pas ?

Mais il n'avait pas la force de parler. Il ne pouvait que serrer la main de Svanhildr dans la sienne, frotter doucement son pouce contre sa paume et ne pas la lâcher de l'œil.

Il y avait tellement de choses qu'il aurait aimées lui dire – et qu'il ne lui dirait pas, car ce n'était pas sa place d'Oracle de le faire. Que ce n'était pas de sa faute. Qu'elle aurait dû le laisser mourir. Qu'il avait honte d'avoir été sauvé par celle qu'il était censé sortir des enfers. Qu'il y avait eu un autre plan, qu'il en avait toujours, qu'elle n'aurait pas dû se salir les mains. Qu'il était désolé, qu'il était là pour la ramener à bon port et qu'elle s'était blessée à cause de lui.

Elle n'avait pas dû se faire soigner, d'ailleurs, il le réalisait peu à peu. En bonne santé, mon œil ! Il se souvenait du craquement assez affreux qu'il avait entendu un peu plus tôt. Il aurait aimé lui signaler sa désapprobation, tiens. Il n'était pas censé mettre les élèves en danger ! Il était censé être un adulte et les protéger. Mais il était trop fatigué pour pouvoir s'énerver.

Seiichi voulut lui répondre. Il serra sa main un peu plus fort et ouvrit la bouche. Un râle en sortit, comme s'il fallait remettre une très vieille machine en marche. Il avait mal à la gorge, comme s'il avait crié toute la nuit. Il déglutit et réessaya. Il fallait qu'il retrouve ses mots. L'Anglais... Tout cela lui paraissait affreusement difficile, tout d'un coup.

« Qua... Quatre minutes. Je vous l'avez dit. Que dans quatre minutes, nous serions déjà loin. » Il se força à sourire. Même son visage lui faisait mal ; et ce simple geste le fatiguait. « Vous n'êtes pas un monstre. Ou plutôt... Nous sommes tous des monstres. Tout le monde... » Il déglutit et réessaya. Qu'est-ce qu'il était fatigué... Il n'en pouvait déjà plus.
« Je... Je m'endors... S'il-vous-plaît... Ne craignez rien... Et vos côtes... Vos côtes... »

Il se rendormit, ses doigts toujours enlacés entre ceux de Svan.
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