« Début des aventures »

avec quelqu'un

Charles soupira et retourna d'un pas traînant jusqu'aux portes du pensionnat. Il y avait des choses, des détails qu'il oubliait parfoid, et si la plupart du temps ça n'était pas trop grave, il arrivait que cela pose des problèmes d'ordre logistique. Et aujourd'hui, c'était le cas : il avait un cours d'éducation physique avec Viktorovna Alieva, et avait oublié qu'ils avaient changé de cycle sportif : ces derniers temps, ils avaient fait de la boxe, ce qui avait beaucoup plu à Charles... Et dès ce jour-là, c'était natation. La professeur l'avait vu débarquer, surprise, et lui avait demandé ce qu'il faisait là : depuis cinq ans qu'elle enseignait -et l'année d'avant encore, année d'arrivé de Charles- elle savait pertinemment que le petit Alexandre -enfin, petit, il l'était de moins en moins- n'avait jamais mis les pieds dans la piscine du pensionnat, qu'il n'avait jamais participé à aucun cours de natation. Ses petits camarades l'avaient vu rosir en entendant les mots de sa professeur, et avaient chuchoté, avaient ricané, et s'étaient finalement ouvertement moqué de lui, malgré les remontrances de la professeur démoniaque.
Charles s'était retourné dignement, n'écoutant pas les quolibets à propos de son incapacité à nager, et était retourné canne dans la main et sac sur le dos jusqu'à Abberline. Il savait très bien nager, n'en déplaise à ses camarades de classe, et partait parfois des heures nager dans des criques, pour s'amuser seul dans la mer, mais toujours loin du regard des autres ; si jamais quelqu'un découvrait son petit secret, il passerait sans nul doute trois années en enfer.
Le jeune homme se frotta les yeux, conscient d'être passé à côté de la catastrophe ; avec un soupir, il poussa la porte d'entrée du pensionnat, et se dirigea vers les dortoirs, pour y déposer ses affaires de sport et se poser deux heures tranquillement avant son prochain cours. Mais bon, on parlait de Charles, donc les choses ne seraient sans doute pas aussi faciles...

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